Cet article n'est pas directement en lien avec les chevaux (quoique...) mais j'éprouvais le besoin de partager cette anecdote avec vous.
Dimanche dernier, au Costa Rica où le tournage du documentaire se poursuit, j'ai passé quasiment toute la journée en voiture à faire du surplace dans les bouchons...Énervant non? Et bien figurez-vous que ça m'a donné le sourire, car pour une fois la cause des bouchons était un peu inhabituelle...
En effet, cette fois-ci, il ne s'agissait pas de départ morne au boulot, ni de folie de consommation à l'approche de Thanksgiving ou Noël. Personne ne piétinait devant un magasin pour s'arracher des vêtements des mains et consommer plus, toujours un peu plus....Non, cette fois-ci, les gens affluaient...pour aider leur prochain.
En effet, cette fois-ci, il ne s'agissait pas de départ morne au boulot, ni de folie de consommation à l'approche de Thanksgiving ou Noël. Personne ne piétinait devant un magasin pour s'arracher des vêtements des mains et consommer plus, toujours un peu plus....Non, cette fois-ci, les gens affluaient...pour aider leur prochain.
En effet, un ouragan a frappé une partie du Costa Rica il y a quelques jours. Malgré le fait qu'il ait été annoncé quelques jours en avance, plusieurs villages se sont retrouvés pris au dépourvu lors de son passage. Mes hôtes et moi-même avons eu beaucoup de chance car au dernier moment, il a dévié de sa trajectoire mais d'autres n'ont pas été aussi chanceux, et des maisons ont été ravagées, des routes barrées par les arbres, privant des habitants d'eau, d'électricité et de provisions pendant plusieurs jours.
Mais au Costa Rica, le sens de la communauté est très fort, et chacun traite l'autre comme il aimerait être traité. Dès le lendemain du désastre, nombre d'habitants des régions voisines ont afflué pour prêter main forte, amener de la nourriture et des vêtements, des collectes se sont organisées, même les touristes allaient dévaliser les supermarchés pour aider les locaux.
Mes hôtes et moi-mêmes étions partis pour aider également, après qu'ils aient préparé de grandes quantités de nourriture pour distribuer à ceux qui en auraient besoin. Nous nous sommes donc retrouvés comme beaucoup de monde venu aider, bloqués dans la voiture car les routes étaient saturées. Alors, c'est sûr que de se retrouver face à trop de monde pour aider, ça laisse un peu pantois...la situation était burlesque, on se serait presque cru à l'entrée d'un concert ou devant la résidence d'une star où on se ferait refouler à l'entrée. La Croix Rouge ne laissait plus entrer aucune voiture. Nous nous retrouvions avec des kilos de nourriture préparée, que les organisations refusaient car ils en avaient trop. Nous avons fini par faire demi-tour après plusieurs heures, mais finalement, sur le chemin du retour, nous avons trouvé une communauté un peu isolée qui n'avait plus d'eau ni d'accès aux routes depuis deux jours, et mes hôtes ont improvisé une distribution de boissons et repas chauds.
Je vous raconte cette anecdote car tout ceci va à l'encontre ce qu'on voit et entend aux infos qui alimente toujours un peu plus notre peur de l'autre. En effet, toutes les dernières fois où j'ai écouté la radio ou regardé les infos en France, une vague d'angoisse me saisissait. Il ne s'agissait que de faits divers rares mais si glauques que ça en donnait la nausée : meurtres, agressions, attentats, fraude, tous les vices de l'homme sont au menu afin de bien nous faire comprendre qu'on ne peut pas se faire confiance.
Pourtant, chaque jour, on assiste à des échanges merveilleux, de l'entraide, des petits gestes de bonté, de respect, d'amour. Et l'impact de cette croyance est énorme, tout dépend du filtre que l'on choisit de mettre sur ses yeux.
Cet afflux massif de générosité continue à me donner foi en l'humanité. Et à chaque fois que j'ai l'occasion de faire un petit geste pour l'autre, même si ne pas le faire passerait inaperçu, je pense à l'effet papillon.
Si chaque instant passé à aider l'autre peut créer une envie chez cette personne ou même quelqu'un qui observe, de faire la même chose, alors ça vaut cent fois la peine. Et si ce n'est pas le cas, le sourire que l'on reçoit est toujours une vague de chaleur. Et même face à l'ingratitude, savoir garder le sourire car on sait que chaque jour, on est la meilleure version de soi que l'on puisse être grâce à ces petits gestes du quotidien, alors la récompense est déjà là. On construit une meilleure opinion de soi, et on apprend à prêter attention aux autres.